Première année d’accueil de groupes : bilan très positif, sanitaires médiocres

En 2018, nous avions décidé de louer un bloc sanitaire pour les quelques semaines d’accueil de publics (une caravane aménagée en douches). Ainsi, nous nous sommes laissés une première année d’accueil « test » afin d’évaluer la nécessité de construire des sanitaires, et que ceux-ci ne soient pas montés sans nécessité absolue. Nous voulions également savoir si l’usage de cette caravane-douche était adapté et suffisant.

Nous nous sommes donc penchés sur d’autres types de sanitaires mobiles à louer ou à acheter, plus spacieux, fonctionnels, sécurisants. Or, la location coûterait bien plus cher que la prestation que nous réalisons et il n’est pas envisageable d’augmenter le coût facturé aux groupes (ceci reviendrait à n’ouvrir notre terrain qu’aux plus aisés qui ont déjà la possibilité de vivre des temps de vacances et de loisirs intéressants). L’achat de sanitaires mobiles ou leur fabrication serait également beaucoup trop onéreuse pour notre petite association, ainsi que trop compliqué en terme de mise en œuvre au vu de nos compétences et du temps imparti.
Il est décidé de pérenniser ce projet, et donc de construire un bloc sanitaire. Celui-ci paraît indispensable aux enjeux de pérennisation de l’association, et donc d’accueil de publics.

Construire des sanitaires pour améliorer les conditions d’accueil

Il nous semble essentiel de rappeler que la volonté de construire des sanitaires correspond bien à un moyen au service des publics accueillis. En aucun cas, il ne s’agit de réaliser une plus-value sur ce terrain associatif, ce qui par ailleurs ne serait pas en accord avec les objets de l’association.

S’il revient aux groupes de prévoir leur couchage en tentes, si les partenaires avec qui nous travaillons nous accompagnent à aménager une cuisine collective, il nous appartient alors, en tant que lieu accueillant, de mettre à disposition les conditions nécessaires pour pouvoir prendre soin de soi (hygiène, douches, toilettes, petit coin pour se laver les mains, accès à l’eau potable,…).

Loin d’être en effet une fin en soi, nous le considérons plutôt comme le gage d’un accueil de qualité. En effet, si nous pensons que les séjours en pleine nature permettent de prendre le temps de vivre des aventures humaines fortes, des expériences collectives significatives , et de faire évoluer le regard que l’on porte sur l’environnement, il s’agit néanmoins de réunir les conditions pour rassurer et donner envie. Les publics accueillis ne viennent pas vivre des sensations fortes survivalistes en pleine nature, mais plutôt des premières vacances ou semaines campées loin de leurs repères habituels.

L’hébergement se fait en tente, ce qui est déjà pour certains une expérience très engageante (se faire réveiller par les discussions effrénées des chouettes à 00h00, ou le bruit du vent dans les feuilles à 2h04, le concert des oiseaux à 5h12, ou encore le petit-déjeuner du chenil à 6h03). C’est pourquoi nous ne souhaitons pas lésiner sur les conditions d’accueil liées aux besoins vitaux.

Les conditions de mise en œuvre des sanitaires

Aujourd’hui, nous avons pensé ces sanitaires en terme de matériaux, de facilité d’usage (circulation, rangement des affaires, intimité, entretien,…), et en adéquation avec le milieu dans lequel l’association vit ses projets. Il est pour nous essentiel de réaliser un bloc sanitaire qui répond à plusieurs enjeux : avoir un impact minimal sur le milieu et en faire un espace accueillant. Pour cela, le choix de nos matériaux et de la conception se base sur les éléments suivants :

• Construction démontable sur pilotis, afin de laisser la possibilité de démonter le bâti si d’aventure il ne semble plus correspondre aux réalités de l’association, et ainsi, ne pas laisser de traces. Ce bâti est destiné à la mise à disposition de douches et lavabos. Les toilettes mises à disposition sont toutes des toilettes sèches, avec aire de compostage prévue à cet effet. Les pilotis permettent quant à eux de ne pas construire de dalle : ceci évite donc l’imperméabilisation des sols.
• Acheminement des eaux grises vers un système de bassins à filtres plantés (phyto-épuration) qui semble aujourd’hui être un des systèmes les plus écologiques et qui peut s’avérer également être un outil intéressant à disposition des groupes accueillis sur les risques de la pollution de l’eau. La phytoépuration est d’ailleurs conçue pour pouvoir ajouter des bassins en cas de sur-alimentation et de mauvais traitement les premières années.
• Intégration paysagère : nous optons pour un bardage bois, dans un souci de choix écologique des matériaux, et afin d’intégrer la construction dans l’environnement proche (couleurs, matériaux naturels,…). Étant au cœur d’un terrain très boisé, la construction démontable peut être relativement discrète si ces matériaux rappellent les alentours. De plus, le terrain est entouré de haies, de grands arbres et de la maison, ce qui rend la construction non visible depuis la route.

Période	Étapes de réalisation
Janvier	Coupe et sciage du bois permettant l’entièreté du bardage.
	Réalisation des plans, en lien avec des professionnels ( plombiers, charpentiers, paysagistes…)
Février	Rdv avec la mairie de Guenrouet pour étude de la construction Recherche/comparatifs des matériaux manquants Recherche de financements
Mars	Acheminement des matériaux sur le terrain
	Préparation matérielle et humaine des différentes étapes de construction
	Pose des plots et poteaux Recherche de financements
Avril	Chantier participatif : construction de la structure, bardage, et couverture
	Finalisation de la phyto-épuration
	Sol des sanitaires et plomberie
Mai	Construction des cloisons
	Électricité
	Installation douches et éviers
Juin	Douches fonctionnelles Assainissement non polluant